Hage et Yane (pseudonymes) ont été arrêtées après que Yane a repoussé les avances d’un voisin libidineux.

2 lesbiennes placées en état d’arrestation
Après 6 mois passés en détention provisoire, le jeune couple de lesbiennes incarcérées, Hage et Yane, a été libéré grâce au Projet Pas Seul / Not Alone.
Cette initiative, financée à l’aide des dons de nos lecteurs et grâce à la générosité de la Fondation Attitude, contribue à améliorer le quotidien des détenus emprisonnés au Cameroun et au Nigéria du seul fait de leur orientation sexuelle.
Le couple vivait paisiblement dans leur studio d’Ebolowa, au Cameroun, lorsque Yane a repoussé les avances d’un voisin insistant.
Or à cette période, Hage, 24 ans, était la seule personne à travailler dans son ménage, tandis que Yane, 25 ans, était en recherche d’emploi.
Après s’être emportée de manière virulente Yane pensait ne plus avoir affaire avec ce voisin indélicat alors que ce dernier était précisément en train de s’enquérir à son sujet, afin de mieux cerner la relation qui l’unissait à Hage, dans le dessein machiavélique d’ourdir une vengeance.
Au bout de quelques semaines, il a tôt fait de découvrir qu’elles étaient lesbiennes, avant d’en informer tout le voisinage dont un policier qui participera à une filature. Après s’être assurés qu’elles recevaient visites de nombreuses femmes au physique masculin, elles ont été placées en état d’arrestation pour homosexualité lors d’une descente de police à leur domicile.
Par la suite, elles ont exécuté une garde à vue de 2 jours, avant d’être incarcérées en détention provisoire.
Lors des perquisitions, les policiers ont trouvé des indices compromettants sur les téléphones saisis des mains des suspectes : à savoir des mots d’amour.
Ces faits ont amené le procureur à les inculper pour violation de l’article 83 du code pénal portant sur la cybercriminalité et la cybersécurité qui interdit, entre autres, l’utilisation d’appareils de télécommunication pour organiser des rencontres intimes entre personnes de même sexe.
L’appui déterminant du Projet Pas Seul / Not Alone
En supposant que des relations sexuelles aient été effectivement consommées, la peine encourue par cette loi est une amende de 500 000 à 1 million de francs CFA (environ 816 à 1 632 USD) ainsi qu’une condamnation de 2 à 4 ans de prison ferme.
Or, cette sanction est plus sévère que la condamnation de 6 mois généralement infligée aux personnes reconnues coupables de s’être livrées à des rapports sexuels entre personnes de même sexe (article 347-1 du Code pénal), même si dans les faits la sentence peut théoriquement aller jusqu’à 5 ans de prison et 20 000 à 200 000 francs CFA d’amendes (environ 33 à 330 USD).
Lesbiennes sans avocat et disposant de peu de ressources et de peu d’appuis de leurs familles, Hage et Yane auraient pu rester encore longtemps en prison le temps que la justice camerounaise organise un procès, si elles n’avaient pas été identifiées parmi un groupe de 10 prisonniers LGBT+ vivant au Cameroun et au Nigéria et emprisonnés du seul fait de leur orientation sexuelle.
Concrètement, grâce au Projet Pas Seul / Not Alone, on a pu livrer du riz, des pâtes, de l’huile, du chocolat et du beurre, ainsi que des produits hygiéniques et du savon antiseptique à Hage et Yane. Sans compter le paiement des frais de justice et des honoraires auprès des avocats qui ont accepté de défendre ce dossier.
En outre, les donateurs, parmi lesquels notre lectorat, ainsi que la Fondation Attitude ont apporté leurs contributions au règlement des 1.200.000 francs CFA (environ 1.959 USD) correspondant au montant total de l’amende qui leur a été infligée.
Etant donné qu’elles avaient déjà purgé 6 mois de prison, le 12 août dernier, elles ont été libérées.

Après leur libération, Hage et Yane posent pour des photos mais cachent leur visage afin d’éviter des violences lesbophobes. (Photo de Steeves Winner)
Vers une réinsertion au Cameroun
Cet article aurait pu être publié plus tôt, mais nous avions perdu contact avec Hage et Yane pendant un certain temps.
Lorsqu’elles ont été libérées, elles sont parties vivre dans une maison inoccupée appartenant à la grand-mère de Hage dans une petite localité à l’extérieur d’Ebolowa.
« Merci pour tous vos efforts », a déclaré Yane qui s’est manifestée. « Nous commençons une nouvelle vie et ce n’est pas facile pour nous après cette épreuve ».
Hage ajoute : « Nous exprimons énormément de gratitude envers les personnes qui ont contribuées à notre libération. Le Cameroun est un pays très complexe où il nous est difficile de vivre notre amour. Aussi, je vous demande de continuer votre travail, afin que le règne de l’arbitraire ne fasse plus obstacle à l’épanouissement de chacun. »
Actuellement Hage et Yane espèrent pouvoir ouvrir un petit commerce de bouche tel qu’un restaurant. Vous pouvez les y aider un faisant un don auprès du Projet Pas Seul / Not Alone en cliquant ici.

ah, la jalousie ! 😉
en réalité, elles ne st pas en prison pr leur orientation sexuelle ms pr leur relation sexuelles présumées car on se doute bien que, si elle st effectivement en couple, il est peu vraisemblable qu’elle n’aient pas eu de relation sexuelle…
et, honnêtement, le véritable amour est difficile ds ts les pays de cette planète ms pa forcément pr les mm catégories de personne…
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