Le projet Pas seul / Not Alone paie les amendes en vue de favoriser la libération des personnes détenues en raison de leur orientation sexuelle, tout en se souciant également de leur réinsertion économique et sociale.

Le Nigéria, un pays homophobe
Benjamin (pseudonyme) avait un brillant avenir devant lui. A 23 ans, alors qu’il donnait des cours de danse, ce jeune nigérian n’aurait jamais imaginé que son homosexualité le mène un jour en prison, à Port Harcourt, dans le sud du pays.
Or, son histoire met en lumière la triste réalité à laquelle sont confrontées les personnes LGBT+ au Nigéria, contrée où l’homosexualité est réprimée par la justice, en sus des discriminations endémiques avec leurs cortèges de violences.
Pour rappel, l’homosexualité est passible de 14 ans de prison au Nigéria. Et dans certains Etats du Nord de la fédération, l’homosexualité est en outre passible de coups de fouet et même de la peine capitale, de jure.
En outre depuis 2013, le mariage entre personnes de même sexe y est formellement proscrit, tout comme la constitution d’associations LGBT ou d’espaces de loisirs dédiés à ce groupe social.
Arrestation de Benjamin

Aujourd’hui libre et vivant dans une petite chambre loin de l’exiguïté de sa cellule, Benjamin nous narre le déroulement de sa détention dont les souvenirs restent éprouvants.
« Jusqu’aujourd’hui, je n’arrive toujours pas à croire ce qui m’est arrivé. Si quelqu’un m’avait dit un jour que j’irais en prison, alors que je n’ai ni volé ni blessé personne, je ne l’aurais jamais cru », déclare-t-il.
Pourtant c’est ce qu’il advint après une descente de police au cours d’un anniversaire, alors que Benjamin venait d’être diplômé d’une école de journalisme, en début d’année.
Il a été arrêté parmi un groupe de 8 autres personnes et lors de la perquisition, les réquisitions téléphoniques ont fait apparaître qu’il communiquait avec un grand nombre de gays sur WhatsApp. Un élément qui a permis aux enquêteurs d’obtenir des aveux.
Puis ensuite, c’est le cercle vicieux de l’exclusion qui s’est mis en place, les parents de Benjamin apprenant les motifs de son arrestation l’ont renié, tandis qu’il restait seul face à la perspective de passer les 14 prochaines années de sa vie en prison.
Maltraitance en prison
D’ailleurs, durant 7 mois, ses conditions d’incarcération ont été très difficiles : « Je suis tombé extrêmement malade parce que je dormais sans moustiquaire dans des conditions d’hygiène indicibles, buvant une eau souillée. On m’a ainsi diagnostiqué consécutivement de la typhoïde du paludisme ainsi qu’une pneumonie », raconte-t-il.
Ensuite, la rumeur d’homosexualité se répandant comme une traînée de poudre en milieu carcéral, les abus dès lors n’ont cessé, qu’ils émanent des gardiens de prison ou des codétenus : « Les gens peuvent être tellement méchants. Ils n’arrêtaient pas de me maudire, de me traiter de tous les noms. On se moquait de moi et j’étais considéré comme un pestiféré », raconte Benjamin.
Néanmoins au milieu de cette détresse, son histoire a eu l’heur d’attirer l’attention de NoStringsNG, une plateforme de défense des droits des personnes LGBT. Et avec le soutien de la Fondation Saint-Paul pour la réconciliation internationale, le cas de Benjamin a été ajouté à une liste de 9 autres détenus, emprisonnés du seul fait de leur orientation sexuelle que l’initiative Pas seul / Not Alone s’efforcera de faire libérer avant la fin de l’année.
En août, Benjamin a finalement été libéré après avoir payé une amende – moins forte que prévue, grâce à l’aide d’un avocat – cependant cette bonne nouvelle a été assortie d’une obligation à se soumettre à une évaluation psychologique durant 3 mois pour finir de purger sa peine.
Au total, pour le faire libérer, le Projet Pas Seul / Not Alone a versé 2 630 dollars américains, afin de couvrir le montant des amendes et d’obtenir un hébergement temporaire pour le déroulement de l’expertise psychologique.
Une vie brisée
Méshui, bien qu’il soit libre, Benjamin est amer et souffre d’affliction, esseulé des siens et incertain de son devenir : « J’ai l’impression ici de partir d’une feuille blanche et de devoir recommencer ma vie » déplore-t-il.
Aussi, songe-t-il à trouver un travail ou à reprendre les études, afin de reprendre confiance et de regagner progressivement en autonomie.
Enfin, le récit de Benjamin est un rappel brutal des difficultés rencontrées par les personnes LGBT+ au Nigeria, où la criminalisation de l’homosexualité continue de détruire des vies. Son expérience souligne le besoin urgent de plaidoyer, de soutien et de réforme juridique pour pouvoir protéger les personnes vulnérables, tout en leur offrant une chance de vivre avec dignité.
Mike Daemon, l’auteur de cet article, est le fondateur et l’éditeur de NoStringsNG, la première plateforme médiatique du Nigeria qui s’engage à faire progresser l’égalité entre les personnes LGBTIQ+ et à fournir des ressources à la communauté LGBTIQ+ du Nigeria.

ceci est un héritage de la colonisation occidentale.
c d’ailleurs assez ironique d’entendre d pseudo-africains dire ke l’homophobie fait partie d tradition africaine alrs ke c typique de la culture occidentale de la décennie 1940…
par contre, je doute fort ke benjamin ignorait ke l’homosexualité était illégale ds son pays ms sans doute pensait-il passer entre les mailles du filet de la répression… 😉
la situation est la même pr les pédophiles en occident actuellement : ns ne faisons de mal a personne malgré les ragots d pédophobes et pourtant ns sommes persécuté, notamment a partir d réseaux déchange de fichiers sur internet…
voila kel est le lot réservé a ttes les personnes ne rentrant pas ds les normes sexuelles !