L’association SOS Solidarity Rights and Health (SORIH) a lancé le mois dernier à Yaoundé, au Cameroun, un nouveau projet visant à lutter contre les violences faites aux femmes, aux jeunes et aux adolescents. Il s’agit de plaider à la fois en faveur du planning familial, mais aussi d’assurer la prévention, le dépistage et le traitement du VIH/SIDA pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Par Jean Jacques Dissoke
Tout s’est déroulé du 1er au 5 juillet dans le quartier d’Odza à Yaoundé. Les activités de dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles ainsi que la table ronde portant sur le planning familial et les consultations proctologiques ont rencontré un franc succès. Quant à la clinique juridique, elle a attiré plus d’une centaine de participants.
Parmi les partenaires techniques et financiers de l’organisation figurent ONU Femmes, ONUSIDA, le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme, le Fonds des Nations Unies pour la population et enfin l’ONG camerounaise JAPSSO. D’autres associations de la société civile étaient présents, notamment Affirmative Action, CAMFAIDS et Health and Human Rights Cameroun.

Parmi les temps forts, un café-débat sur les droits et libertés a notamment porté sur l’interprétation de la loi votée l’année dernière qui interdit aux sociétés audiovisuelles de retransmettre des « pratiques déviantes ». Aussi, les participants se sont émus quant à l’impact de cette loi sur le travail des organisations LGBTI au Cameroun.
Mais d’autres moments ont rythmé les échanges, notamment une table ronde sur le genre et le leadership féminin.
D’ailleurs, ajoute le directeur général de SORIH, Maxime Nemi Bong, « nous travaillons pour une meilleure protection et promotion des droits des personnes vulnérables au Cameroun », grâce à l’ouverture d’un centre de santé, à même d’offrir des services de soins en proctologie à destination des publics GBTI ou vivant avec le VIH.
Cette annonce répond d’autant plus à un besoin que les personnes concernées sont en butte à un niveau de stigmatisation et de discrimination particulièrement important au Cameroun, rendant l’accès aux services de soins très compliqué. Qui plus est, les relations homosexuelles sont punies par la loi au Cameroun.
Pour rappel, le taux de prévalence du VIH/SIDA au Cameroun est de 2,1% selon les dernières déclarations du ministre de la Santé publique, mais parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les personnes transgenres, cette proportion monte jusqu’à 25% selon l’étude EDS 2021.
Enfin, il semblerait que les maladies non traitées du canal anal constituent un facteur de risque aggravant le risque de transmission du VIH.

La récente réception d’un groupe électrogène devrait permettre au futur centre de soins de pouvoir pallier les coupures de courant très fréquentes au Cameroun.
Jean Jacques Dissoke, l’auteur de cet article, est un activiste camerounais. Contactez-le à info@76crimes.com.